Stew

Voilà quelques années déjà que Stew a choisi son pays intérieur. Le Japon l’a happé dans les replis de ses images rêvées. Masques de kabuki, amants fébriles, guerriers énigmatiques se sont invités sur ses collages, ses fresques, ses tableaux. Dragons et samouraïs convoquent un imaginaire lointain. L’un de ses personnages récurrents : Jizo, créature protectrice, gardienne de temple – et fétiche bienveillant de l’univers de Stew. L’artiste se nourrit des estampes qu’il traque. Il en retient la délicatesse des motifs, la séduction de personnages à l’identité ambiguë, volontiers androgynes. 

Le Japon réel, il ne l’a pas encore arpenté. Il attend son heure, conscient que les grandes rencontres ne se décrètent pas, mais prennent leur temps.

En attendant cet envol, des nuées d’oiseaux aux couleurs de plus en plus vives envahissent ses œuvres, gagnant les premiers plans. L’un des plus fondateurs dans son parcours ? Un immense héron bleu de 52 mètres de haut, sur un mur du treizième arrondissement parisien – de quoi s’autoriser toutes les audaces par la suite ! 

Les créatures ailées se multiplient au fil des pochoirs, là encore inspirée d’une minutieuse iconographie, qu’il recompose à son gré, du colibri au phénix… 

Issu de la seconde génération du graffiti parisien, Stew en a sans doute gardé le sens d’une création immédiate, la confiance dans le geste qui jaillit. Et qui s’épanouit désormais en vagues de couleurs joyeuses et hypnotiques…

Stew